Delhi est à la fois la capitale de l’Inde, une entité politique indépendante et le plus grand centre industriel et commercial de l’Inde du Nord. D’après un recensement de 2016, sa population s’élève à 26 495 000 habitants, pour une densité de 11 297 habitants/km. La ville devrait donc être la troisième mégapole du monde par la population, après Tokyo et Bombay.
L’agglomération de Delhi
L’agglomération de l’actuelle Delhi est en réalité un conglomérat de huit enclaves distinctes, dont Old Delhi, avec ses monuments moghols des 16ème et 17ème siècles, ses bazars animés, et New Delhi, avec ses larges avenues, ses maisons coloniales. Contrairement aux sept autres cités, New Delhi n’a pas le statut de cité historique. Après avoir délaissé Madras, les Britanniques décidèrent de quitter Calcutta et de transférer de nouveau le siège de leur capitale à Delhi, dans les années 1930. Les plans furent tracés par sir Edwin Lutyens et Herbert Baker afin d’en permettre une extension illimitée tout en englobant les précédentes cités de Delhi sans les détruire. New Delhi accueille également les bâtiments officiels et les ambassades.
Les citadelles des premiers souverains musulmans subsistent donc à Qutb-Mehrauli, non loin du quartier résidentiel de la florissante nouvelle bourgeoisie indienne. Enfin, La périphérie est une succession de quartiers pauvres et de bidonvilles.
Tous les contrastes et toutes les contradictions de l’Inde se trouvent réunis dans la capitale. Et cela saute aux yeux dès la descente de l’avion. Sur la route animée qui mène à Old Delhi, on y croise les véhicules et les animaux les plus divers – chameaux, chars à bœufs roulant à côté des voitures de luxe, bicyclettes, motos, rickshaws, camions bariolés, vaches sacrées, bus climatisés, éléphants… le tout évoluant sur la chaussée dans ce que j’appellerai un immense bordel !
Cette diversité est accentuée par le fait que Delhi est une ville d’immigrants. Elle accueille un flot incessant de personnes venues de toutes les régions de l’Inde.
Delhi, ville historique
Delhi a été la capitale de nombreux grands empires dont les monuments et les vestiges côtoient aujourd’hui les bâtiments et les tours modernes. Elle abrite donc plus de mille bâtiments historiques, éparpillés au fond des ruelles, dans les arrière-cours des maisons, au milieu des parcs. Tous les monuments sont protégés, mais la plupart d’entre eux sont abandonnés à leur sort sous le regard indifférent de la population.
Bien entendu, la visite de Delhi prendrait des jours. Quelques-uns des édifices les plus marquants de Delhi se trouvent sur le plan ci-dessous :
Humayun’s Tomb
Le tombeau de Humayun
Le tombeau de Humayun, le deuxième empereur moghol, est certainement le plus somptueux des mausolées de Delhi. Il est le prototype des tombeaux jardins moghols et inspira d’autres monuments. Il est d’ailleurs très probable qu’il servit d’exemple et d’inspiration au très célèbre Taj Mahal. Construit en 1565 par l’architecte persan Mirak Mirza Ghiyas à la demande de la première épouse de l’empereur, Haji Begam, et souvent appelé « le dortoir de la maison de Timur », le mausolée se dresse au centre d’une vaste plate-forme. Il est couvert par une coupole double en marbre blanc et abrite le cénotaphe – sépulture – de l’empereur, ainsi que ceux d’autres membres de la dynastie moghole.
La chambre sépulcrale
Les jardins
Le fort rouge – Red Fort
La citadelle impériale du Fort Rouge doit son nom Lal Qila à la couleur de ses remparts en grès. Utilisant ses talents d’administrateur, sa richesse et son sens esthétique, Shah Jahan conçut un nouveau fort pour répondre à ses besoins. Les travaux commencèrent en 1639, pour s’achever vers 1648. Ce fort fut le siège du pouvoir moghol jusqu’à la destitution du dernier empereur moghol Bahadur Shah Zafar en 1857. Le Fort Rouge reste un symbole fort de la nation indienne. C’est là en effet que Jawaharlal Nehru s’adressa au peuple le 15 août 1947, jour de l’Indépendance de l’Inde, et que le drapeau indien fut déployé.
On y entre par Lahore Gate, l’une des six portes du fort qui conduit à l’ancien bazar couvert aux brocarts et aux bijoux de Chatta Chowk. De là, une allée mène au Diwan-i-Aam, la salle des audiences publiques avec ses 60 piliers de grès rouge. Tous les jours, l’empereur prenait place sous un dais du trône de pierre sculptée, face au grand vizir assis sur un banc. Il venait y écouter les doléances de ses sujets. Ces audiences s’accompagnaient de remises de cadeaux, de danses, de musiques ; il y recevait les dernières nouvelles de l’empire et la justice y était rendue.
Le parc Mehrauli Archaeological
Connu surtout pour le Qutb Minar, monument inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO, le parc Mehrauli occupe les anciens territoires rajpouts de Lal Kot et de Qila Rai Pithora. En 1193, Qutb-ud-Din Aibak, général-esclave de Muhammad Ghori en fit le centre du sultanat de Delhi. Au 13ème siècle, un petit village du nom de Mehrauli entourait le sanctuaire du maître soufi Qutb Sahib. Au 19ème siècle, quelques administrateurs britanniques y firent construire leur résidence de week-end. Aujourd’hui, de nombreux indiens riches et célèbres possèdent de grands domaines dans les environs.
Qutb Minar
Cette tour de la victoire est la plus haute tour de l’Inde (72,55m – 5 étages). Elle symbolisait le nouveau pouvoir musulman, et devait servir de minaret à la mosquée Quwwat-ul-Islam adjacente. Elle marquait l’emplacement du premier royaume musulman de l’Inde du Nord fondé en 1193. Cette tour domine le site historique où Qutb-ud-Din Aibak posa les fondations du sultanat de Delhi, et annonça l’avènement des sultans.
La Colonne de fer
On ignore l’origine exacte de la colonne de fer de l’époque Gupta. Cette colonne du 4ème siècle consacrée à Visnou témoigne cependant de la maîtrise du travail des métaux par les artisans indiens de cette époque ancienne. Selon la légende, ceux qui peuvent l’encercler en joignant leurs mains derrière leur dos verront leur vœu se réaliser.
La Mosquée Quwwat-ul-Islam
Des motifs décoratifs hindous sont clairement visibles sur les piliers de cette mosquée.
Alai Minar
Plus loin, on trouve la base de l’Alai Minar : la construction de ce qui devait devenir un colossal minaret, deux fois plus haut que son voisin Qutub Minar. Mais la construction n’en ai resté qu’à l’état d’ébauche. Le chantier a été entrepris pour commémorer une immense victoire. Mais le sultan de l’époque est décédé alors que le premier étage venait à peine d’être fait.
Ses successeurs auraient dû poursuivre les travaux selon la tradition, mais cela ne s’est pas fait pour x raison. Ce n’est donc pas une ruine, mais un monument inachevé. C’est là tout son intérêt, quand on en comprend l’histoire. Situé sur un site emblématique comprenant d’autres merveilles, il est intéressant de s’en approcher.