Au Japon, on se marie de moins en moins et de plus en plus tard. Toutefois, la recherche d’un co-reproducteur étant la grande affaire de la majorité des mammifères, les Japonais ne font pas exception. Mais la vie moderne au Japon rend cette quête compliquée. La vie quotidienne a beau être stressante, la nature finit tout de même par reprendre ses droits.
Qui dit mariage dit cérémonie, mais il s’agit d’une coutume relativement récente au Japon. A la période Heian, les mariages dans l’aristocratie étaient des événements privés au cours desquels les amants jusque-là clandestins annonçaient au grand jour leur union. Du XIIème au XIXème siècle, les mariages des samouraïs sont devenus plus sophistiqués, la cérémonie symbolisant l’alliance des deux familles. Au cours de la même période, les samouraïs organisaient des cérémonies de fiançailles, appelés yuino, qui donnaient lieu à un échange de cadeaux entre les deux familles. Plus tard, le peuple suivit cet exemple. La fête du mariage proprement dit avait lieu dans la famille chez qui les jeunes mariés se disposaient à vivre; l’aspect religieux de la cérémonie était à peine visible.
Célébrer le mariage comme une fête est un phénomène récent : les Japonais modernes (et surtout les Japonaises) avaient le champ libre pour créer de nouvelles traditions. Les mariages célébrés dans des sanctuaires shinto ont commencé en 1900 quand le futur empereur Taisho, à l’époque simple dauphin, s’est marié dans celui du palais impérial. C’était la toute première fois qu’une institution religieuse était impliquée dans une affaire matrimoniale au Japon. Dès lors, certaines fiancées japonaises éprises de culture occidentale aspirèrent à se marier à l’église, à l’européenne. Mais les églises chrétiennes ne furent guère ouvertes à l’idée de laisser des non-croyants utiliser leurs lieux de culte comme décors pour satisfaire les envies d’une jeune femme.
Voyant là un marché de niche, des hôtels et des organisateurs d’événements japonais se sont mis à construire de fausses chapelles pour proposer des mariages de style chrétien qui rencontrèrent un grand succès.
Face à cette réussite, les temples bouddhistes ont cherché à se faire une place sur le marché, malgré un vrai problème d’image, car les lieux de culte sont plutôt associés à l’idée de funérailles et de mort. En dépit de leurs efforts, ils ne représentent actuellement qu’une part infime des lieux de cérémonie.
En définitive, la tendance en vogue est celle des junzen-shiki, c’est à dire le « mariage devant les gens ». Le futur couple organise une fête où il invite parents et amis, et échange devant eux ses serments. Le goshugi est une autre belle coutume japonaise liée au mariage. Au lieu d’apporter des cadeaux aux jeunes mariés, les invités apportent de l’argent dans des enveloppes cadeaux, qu’ils déposent à l’entrée de la salle des fêtes. Ainsi, ce ne sont ni les mariés, ni le père de la jeune épouse qui paient la note : la cérémonie s’autofinance.
Pendant la réception, les jeunes mariés changent en principe de tenue selon la coutume o ironaoshi. Si les mariés sont arrivés respectivement en jaquette et robe de mariée blanche à l’occidentale, ou encore tous les deux en kimono traditionnel de cérémonie, ils revêtent quelques chose de plus décontracté pour la seconde partie de la soirée. Cette tradition aussi est récente.
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