Tokyo – Le quartier Asakusa – #0147

Le quartier Asakusa, au nord de Tokyo, est particulièrement propice à la flânerie et à l’observation. Ce quartier nous plonge dans un univers médiéval : le temps mythique des samouraïs. Le long d’une rue très commerçante, la Nakamise-dori, la ville a su préserver un peu de son histoire. Cette allée toujours très animée, délimitée par deux portes sacrées – Kaminarimon et Hozomon, nous mène à l’un des plus anciens et des plus importants temple boudhiste du Japon : le temple Senso-Ji.

Kaminarimon Gate

A l’entrée de ce quartier historique, voici la Kaminarimon Gate, la porte de la foudre -ou du tonnerre-. C’est une survivante. Cette immense structure en bois a été construite en 941 par le commandant militaire Taira no Kinmasa. La porte est détruite à plusieurs reprises à travers les siècles, mais reconstruite à l’identique. L’actuelle date de 1960.

Quatre statues sont hébergées dans le Kaminarimon. À l’avant de la porte, les statues des dieux shinto Fūjin et Raijin sont exposées. Fūjin, littéralement « dieu du vent », est situé sur le côté est de la porte, tandis que Raijin, littéralement « dieu du tonnerre », est situé sur le côté ouest. Deux statues supplémentaires se tiennent sur le revers de la porte : le dieu bouddhiste Tenryu à l’est, et la déesse Kinryū à l’ouest. Les Japonais rendent généralement hommage à ces deux personnages qui apportent la paix, la tranquillité et des récoltes abondantes.

Au centre du Kaminarimon, sous la porte, est suspendu un chōchin : une imposante lanterne de papier rouge de 4 m de haut, 3,4 m de circonférence et d’un poids de 670 kg. Beaucoup de touristes s’y pressent pour se prendre en photo. En raison de sa fragilité, la lanterne n’est pas une pièce d’origine. Il s’agit d’une réplique donnée en août 2003 en commémoration du 400e anniversaire du début de l’époque d’Edo par Konosuke Matsushita, fondateur de la Matsushita Electric Industrial Co. (à présent connue sous le nom Panasonic).

Nakamise-dōri

La rue Nakamise-dori s’étend sur 250 mètres de l’entrée Kaminari-mon à l’entrée Hozo-mon du temple Senso-ji. C’est une des plus vieilles rues commerçantes du Japon, et est une artère importante et très dense depuis l’époque Edo. Il y a environ 90 magasins dans cette rue. Des en-cas traditionnels tels du Kaminari-okoshi (de succulent gâteaux à base de riz croustillant) et du Ningyo-yaki (biscuit fourré à la pâte de haricot rouge) fabriqué par un robot à la précision toute japonaise. Des accessoires de style japonais,  des éventails, des poupées, des jouets, des kimonos, des ventilateurs, des ornements de cheveux, sont d’autres exemples de ce qu’on peut trouver là. Cette rue remplie d’objets japonais traditionnels, combinée avec les lanternes décoratives, les décorations saisonnières et les pavés, créent une atmosphère résolument japonaise.

 

Chance et prospérité

Cet endroit est très populaire parce qu’ici, on peut y venir chercher la bonne fortune : les chats porte-bonheur et les daruma. Le daruma est une figurine de papier mâché japonaise, de forme arrondie, sans bras ni jambes,  modelées d’après un moine bouddhiste : Bodhidharma. Un daruma est surtout, dans la culture japonaise, une figurine à vœux, chance et prospérité.

 

Daruma

Les statuettes sont le plus souvent rouges mais parfois jaunes, vertes, violettes ou blanches. Le visage de la figurine est moustachu et barbu, les yeux sont initialement blancs et sans iris. À l’encre noire, le propriétaire du daruma dessine la pupille circulaire du premier œil en formulant mentalement son vœu. Le daruma est ensuite exposé en hauteur dans sa maison. Le fait de mettre le daruma en évidence chez soi est un moyen de se rappeler du vœu et, ainsi, un appel à l’action et non une attente de réalisation divine : le daruma ne réalise pas directement le vœu mais il est un moyen pour la personne de réaliser son vœu par elle-même. Si le souhait se réalise, cette personne dessine alors la seconde pupille et elle écrit la façon dont le vœu s’est réalisé. Ceci apporte, au-delà des superstitions, l’avantage d’apporter une réflexion sur la façon d’accomplir ce qui est désiré.

Le Hōzōmon,  “porte de la maison du Trésor” marque le bout de la rue commerçante. C’est la porte intérieure d’un ensemble de deux grandes portes qui conduisent finalement au Sensō-ji  -la porte extérieure étant le Kaminarimon– situé à l’entrée. Le Hōzōmon fût construit en 942. Détruit par un incendie en 1631, il est reconstruit en 1636. Il reste intact pendant plus de trois cents ans jusqu’à ce qu’il soit à nouveau incendié lors du bombardement de Tokyo de 1945. En 1964, l’actuel bâtiment de béton en acier renforcé est construit grâce à un don de 150 millions de yens.

Comme la porte a été reconstruite sur 2 niveaux à l’aide de matériaux ignifuges, l’étage du Hōzōmon héberge nombre de trésors du Sensō-ji : une copie du Sūtra du Lotus désigné trésor national du Japon et l’Issai-kyō, collection complète d’écritures bouddhiste désignée bien culturel important. Le niveau au sol abrite deux statues, trois lanternes et deux grandes sandales. Il fait près de 23 m de haut, 21 m de large et 8 m de profondeur.

Le temple bouddhiste d’Asakusa Sensō-ji

Le temple Sensō-ji est le saint des saints du boudhisme japonais. C’est le plus vieux temple de la capitale japonaise ; il est dédié à la déesse bodhisattva Kannon. Le temple Sensō-ji, terminé en l’an 645, prospéra tout comme le quartier d’Asakusa dans lequel il était établi. Anciennement associé à la secte Tendai, il est devenu indépendant après la Seconde Guerre mondiale.

Sur le côté, la pagode des cinq histoires – 4 étages – domine l’entrée du sanctuaire de ses 64m de hauteurs. Réplique de l’originale, elle fut construite en 1973.

Santé et bonne fortune

Dans la cour centrale, des échoppes traditionnelles vendent ici aussi des portes-bonheurs : de petites amulettes en soie ou en papier qui contiennent une prière. On peut également acheter des incantations divinatoires écrites sur des bandes de papier, que l’on tire au hasard. Si la prédiction est bonne, le croyant reçoit santé et bonne fortune. Si elle est mauvaise, il faut alors nouer le petit bout de papier près du sanctuaire pour conjurer le mauvais sort.

Superstitions

Les japonais sont très superstitieux et croient fermement au pouvoir des esprits et des fantômes. Sur le parvis, trône un énorme brûleur d’encens en fonte -appelé daikoro-. C’est un des points forts du temple. Il est constamment entouré de fidèles, qui viennent y allumer des bâtons d’encens dont ils rabattent la fumée sur eux. On dit que si cette fumée atteint une partie du corps qui est malade, la guérison est assurée.

La légende du temple

Juste en face se dresse le temple de la déesse de la miséricorde : la déesse bodhisattva Kannon. La légende raconte qu’il y a 1400 ans (593-628) deux frères, Hamanari et Takenari Hinokuma, pêchant sur la rivière Sumida, trouvèrent dans leurs filets une statue de la déesse Kannon. Cette découverte parvint aux oreilles du seigneur du village, Haji no Nakamoto, qui vint trouver les deux frères et fit un sermon passionné au Bouddha, la déesse Kannon étant un bodhisattva. Les frères Hinokuma en furent fortement impressionnés et se convertirent ensuite au bouddhisme. La statue de la déesse Kannon fut placée dans un temple de fortune, et les trois hommes vouèrent ensuite leur vie à prêcher la voie bouddhiste.

Depuis plus de 1000 ans, ce sanctuaire est le lieu le plus sacré de la ville de Tokyo.

Mais Asakusa est également connu pour avoir été le quartier le plus chaud de l’ancienne Tokyo. Autour des temples et des sanctuaires, il y avait une « rue des fleurs » : l’endroit où vivaient et exerçaient les geishas. Au 17ème siècle, ces artistes vouées au plaisir des samouraïs, musiciennes et danseuses, étaient également les maîtresse de la cérémonie du thé.

Encore aujourd’hui, une poignée de femmes exercent cette profession très codifiée. Elles donnent leur spectacle lors de dîner d’affaires. Il en coûte près de 1000 euros pour une heure passée avec ces professionnelles de la tradition nippone.

Malgré la foule, Asakusa a su garder son authenticité. Le quartier est populaire auprès des Japonais amoureux du passé de leur ville.

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