Voyager avec son matériel photo – #0122

Qui veut voyager loin ménage sa monture. Si un appareil numérique peut vivre très longtemps quand on en a une utilisation classique, le voyage est pour lui très usant. Il va être confronté à de nouveaux climats, subir d’inévitables chocs, devoir supporter les moussons, les tempêtes de sable, les bus sans suspensions. Et ce sera à vous, voyageur photographe, de le protéger de toutes ces agressions.

 

Voyager « léger »

S’il y a bien une règle sur laquelle tombent d’accord tous les photographes, c’est qu’il faut voyager le plus léger possible. Bien sûr, il est tentant d’emmener tout son matériel au cas où, mais le cas où n’arrive pas toujours. Et un photographe à l’épaule cassée et aux lombaires déboîtées ne peut plus faire de bonnes images.

Au moment du départ, vous devez donc sélectionner avec rigueur votre matériel et exclure le superflu. Si vous décidez d’emporter une ou deux optiques et quelques accessoires afin de gérer un grand nombre de situations, les optiques dites généralistes, même augmentées d’accessoires futés, n’atteindront pas toujours le niveau d’efficacité des optiques plus spécialisées. Par exemple, un trans-standard monté sur bague-allonge ou flanqué d’une bonnette ne vaudra jamais un bon objectif macro. Et il faudra donc faire preuve d’un grand talent pour en tirer de bonnes images.

Vous pouvez aussi faire le choix de la sobriété volontaire en optant pour une seule optique très spécifique.  Vous entrez alors dans une démarche différente, qui vise à exciter la créativité en lui imposant des contraintes.

Enfin, la voie médiane combine une optique généraliste avec une optique spécifique, pour avoir le meilleur des deux solutions. Cela dit, quel que soit le matériel emporté, il y aura toujours des coups de chance et des occasions manquées… Alors autant que cela ne soit pas au détriment de vos vertèbres .

 

Protéger son matériel photo

Vous pourrez éviter les rayures sur l’écran LCD de votre boîtier en le couvrant d’un film plastique, ou vous prémunir contre les poussières en collant du gaffer sur les joints, mais que faire dans des situations extrêmes rencontrées en voyage ?

Voici quelques conseils sur deux grands classiques : la neige et la plage.

 

A la neige

En séjournant dans des contrées enneigées, vous allez être confronté à deux problèmes :

  • le froid. Les températures négatives sont très mal supportées par les boîtiers numériques.
  • l’humidité. Tous les boîtiers ne sont pas tropicalisés.

Le froid aura des conséquences directes sur les batteries qui risquent de se vider rapidement. Mais aussi sur votre boîtier, dans les conditions plus extrêmes. En effet, le plastique est très sensible aux basses températures, et toutes les petites mécaniques risquent alors de geler. C’est particulièrement vrai pour les compacts, encore plus sensible au froid.

La condensation est le phénomène le plus dangereux, car elle s’immiscera dans les parties électroniques de votre appareil photo. Humidité et électronique ne font pas bon ménage : oxydation des composants.

Solutions :

  • Gardez votre boîtier le plus possible contre vous, en vous dépêchant de le ranger entre deux clichés.
  • Fuyez les gros changements de température. Sur le chemin du retour, placez votre matériel dans un sac de congélation. Lorsque vous retournerez dans un intérieur chaud, la condensation se formera sur le sac, et non sur votre boîtier.
  • Laissez votre équipement loin de toute source de chaleur, pendant une heure, le temps qu’il se réchauffe.
  • Pour limiter l’humidité dans votre sac, glissez-y des petits sachets de silice.

 

A la plage

La plage réunit deux ennemis : le sable et l’eau, mais cela n’est pas une raison valable pour ne pas sortir votre appareil.

Quelques précautions de bon sens :

  • Essuyer-vous les mains avant d’utiliser votre matériel.
  • Ensuite, rangez ce matériel dans des sacs hermétiques.
  • Enfin, évitez autant que possible les changements d’objectifs.
  • Une fois chez vous, nettoyez bien votre étui et/ou votre sac photo, de sorte qu’aucun grain de sable ne traîne dedans.

 

Dans les transports

Où que vous soyez et où que vous alliez, il est probable que vous deviez emprunter des moyens de locomotion dans lesquels votre matériel risque d’être chahuté. Voici donc quelques autres conseils de bon sens pour prendre le train et l’avion avec son appareil photo.

 

Prendre le train

S’il est intéressant de photographier dans les trains et que l’on s’y sent très facilement en sécurité, il ne faut pas oublier que l’on reste un voyageur avec du matériel photo coûteux. Méfiance donc !

Gardez votre sac avec vous, et de ne pas laisser traîner vos chaussures. Voyager dans un compartiment n’est pas un gage de sécurité et vous ne devez donc pas oublier de fermer la porte. Evitez de parader dans tout le wagon avec votre appareil autour du cou. Sachez que beaucoup de vols ont lieu entre touristes.

 

Prendre l’avion

Comment voyager en avion en toute sécurité avec son matériel photo ? Aujourd’hui, les touristes voyageant avec un reflex sont de plus en plus nombreux. Il est peu probable que vous soyez embêter à l’embarquement. Néanmoins, pour que tout se passe bien, quelques règles simples sont à suivre au mieux.

 

Faire son sac avant de partir

Selon les destinations, les compagnies aériennes ont des exigences différentes. Ne prenez donc pas de risques.

Votre problème n°1 reste le poids autorisé des sacs en cabine et en soute. Renseignez-vous au préalable auprès de la compagnie quant au poids et à la taille des sacs autorisés à bord de l’avion. N’abusez pas !

Tout ce qui a de la valeur et/ou tout ce qui est fragile doit rester avec vous. C’est une évidence lorsqu’on constate l’état des valises à l’arrivée.

 

Justifier de l’achat de son matériel à la douane

Afin de prouver que le matériel que vous embarquez est bien le vôtre, et surtout que vous avez bien payé les taxes, il existe plusieurs solutions, certaines plus efficaces que d’autres.

  • Vous pouvez emporter toutes les factures d’achat. Mais cela est une très mauvaise idée. En cas de vol, vous offrez ainsi la preuve d’achat au voleur.
  • C’est toujours mieux d’emporter avec soi la photocopie des factures. Si vous avez beaucoup de matériel, il vous en faudra une pour chaque appareil. Ce qui n’est pas toujours pratique. Entre les billets électroniques, les photocopies des visas et du passeport, les réservations d’hôtels, etc… vous aurez déjà beaucoup de papiers sur vous.
  • La meilleure solution consiste à se procurer une carte de libre circulation, qui reprend les numéros de série de chacun de vos appareils. On en entend peu parler parler et pourtant, c’est à la fois beaucoup plus pratique et beaucoup plus officiel que des factures. Gratuite et nominative, elle est établie par la douane, avec son cachet et elle est bien sûr reconnue à l’international. Ainsi, en un coup d’oeil, la douane saura qu’elle peut vous laisser passer : c’est l’effet sérieux et tampon officiel.

Pour obtenir cette carte de libre circulation, il vous suffit de vous rendre à un bureau des douanes avec l’intégralité de votre matériel que vous voulez inscrire, ainsi que les factures. Ne prenez pas le moindre petit accessoire. Concentrez-vous sur ce qui a de la valeur : les objectifs, les boîtiers. Pour le matériel acheté hors Union Européenne (marché gris), vous devrez prouver que vous avez bien payé la TVA.

L’employé des douanes contrôlera alors tous les numéros de série et les noter sur la carte. Vous repartirez alors avec une carte valable 10 ans, et qui sera renouvelable.

 

Passer l’enregistrement et les contrôles

Personnellement, et pour avoir effectué plusieurs voyages aux Etats-Unis, Mexique, Canada, Inde et Japon (pays de l’électronique), je n’ai jamais eu à me justifier sur la moindre facture. Mes contrôles passés se sont limités à l’inspection du sac.

Si, malgré toutes les précautions prises, vous êtes tout de même au dessus du poids autorisé pour un bagage en cabine, commencez par retirer tout ce qui peut l’être, comme l’énorme guide de voyage qui devrait survivre à un vol en soute…

Passez votre boîtier autour du cou avec votre objectif le plus lourd vissé dessus.

Si vous ne partez pas seul, pensez à passer le premier lors de l’enregistrement. Ainsi, en cas de problème, vous pourrez toujours laisser un matériel à un ami, ou membre de la famille.

Mais que faire si l’on vous interdit de prendre votre sac avec vous en cabine ?

Surtout, restez cordial et présentez ce qu’il contient à votre interlocuteur. Il y a de fortes chances que la compagnie ne prenne pas le risque de mettre du matériel coûteux en soute, parce qu’ils n’auront pas envie d’en prendre la responsabilité.

Pour le passage de la sécurité, cela sera différent à chaque fois. On peut vous demander d’ouvrir votre sac, de le vider, etc… Ne vous risquez pas à faire de l’humour, vous serez toujours perdant. N’ayez pas peur pour vos cartes mémoires et les rayons X : elles ne risquent rien.

 

Etiqueter son matériel

Contre le vol, ou tout simplement l’oubli ou la perte, songez aussi à étiqueter votre matériel. Au minimum : vos noms et prénoms, e-mail et numéro de téléphone. Il peut en effet arriver d’oublier

  • son appareil à l’hôtel,
  • une batterie chez un ami,
  • une carte mémoire dans le boîtier déposé en SAV,
  • un objectif au restaurant, etc.

Autant de situations où une simple étiquette d’identification facilitera les choses et évitera les confusions.

De même, si vous êtes du genre à courir les bois ou les marais, envisagez les pastilles fluo pour les petits accessoires susceptibles de tomber dans le tapis de feuilles mortes (batterie, cartes, bouchons…).

Pour résumer : votre matériel vous appartient, il vous appartient aussi de vous l’approprier.

 

 

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