Acheter un reflex d’occasion – #0034

Certains achètent un appareil photo, d’autres en changent. Dans tous les cas, s’offrir un nouveau matériel devrait être vécu comme une fête. Sauf quand cette acquisition passe par la case occasion, avec tous les aléas qu’elle comporte. L’achat d’un reflex numérique représente un investissement important. A cela s’ajoutent les objectifs – également très coûteux – et divers accessoires. Pour ne pas trop sacrifier son budget, il est possible d’acheter un reflex d’occasion. Voici quelques rappels sur les règles à respecter pour être un acheteur satisfait, et mes conseils pour vous assurer du bon état de fonctionnement de l’appareil.

 

Un minimum de bon sens pour commencer

  • Ne pas acheter un reflex d’occasion par correspondance. Les transactions à distance sont les plus risquées : colis qui n’arrivent jamais, matériel décrit comme exceptionnel mais en état lamentable ou, pire, règlement que l’on pense confirmé par la banque mais annulé quelques jours plus tard, une fois le matériel expédié. Au hit-parade des arnaques, Le Bon Coin, Western-Union et la
    Côte d’ivoire sont de véritables viviers. De son côté, eBay présente moins de risques mais, à moins d’en connaître tous les rites et usages le prix final d’une transaction reste… une surprise !
  • Exiger les factures – même si la garantie a expiré. Au moins, vous serez rassuré sur la provenance du matériel, et qu’il ne s’agit pas d’un reflex volé.
  • Privilégier la remise en main propre. Cela permet également de se faire une idée sur le vendeur, et le soin qu’il apporte au matériel.
  • Effectuer un essai du reflex au préalable.

 

Tokyo Shinjuku - acheter un reflex d'occasion

Les filières les plus fiables

L’achat d’une occasion passent par des étapes incontournables, la première consistant à choisir la filière la plus rapide, la plus fiable ou la plus rentable, étant entendu que ces trois critères ne sont pas forcément conciliables.

 

En magasin

La plupart des spécialistes photo disposent d’un service occasion qui constitue une aide à la vente  de matériel neuf et une source de rentabilité. Ce sont des pros, qui connaissent bien le matériel, ses qualités, ses faiblesses et l’état du marché.

Un magasin est soumis à des obligations légales auxquelles il ne peut échapper : notamment assurer la garantie de ce qu’il revend. Impossible pour lui de vendre un appareil dans l’état, fût-ce à très bas prix. En en cas de panne, il devra en assurer la réparation ou le remplacer par un produit équivalent.

 

De particulier en particulier – remise en main propre

Quand on dispose d’un peu de temps, les transactions directes entre particuliers sont les plus intéressantes, sous réserve d’en accepter risques et inconvénients. La bonne vieille solution des petites annonces, dans la presse locale, spécialisée ou via les sites internet fonctionne toujours très bien. S’il y a eu contact direct, il n’y aura pas litige sur l’état mais juste quelques précautions à prendre concernant le paiement et la remise des factures attestant que le matériel n’a pas été volé.

À l’inverse d’un professionnel, un particulier n’a aucune obligation de garantie. Si l’appareil acheté la veille tombe en panne le lendemain, c’est tant pis pour l’acheteur, sauf à démontrer que le problème était connu et avait été dissimulé ce qui, sur du matériel photo, est quasi impossible.

 

Quelles vérifications effectuées ?

Si l’achat a été effectué en magasin, vous êtes dans un environnement de confiance et, en cas de souci, la garantie jouera comme pour le neuf. Le bon sens commande juste d’effectuer un petit test personnel dès que possible (car le temps joue contre vous en cas de souci). Afin de s’assurer que tout fonctionne, rien ne vaut… une série de photos !

 

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L’aspect esthétique

  • Vérifier les contacts électriques internes : s’ils sont oxydés ou ont été grattés, à fuir. On trouve des appareils dans un meilleur état !
  • Ne pas acheter non plus un appareil cabossé ou au capot enfoncé et encore moins un boîtier dont le capteur est rayé ou très sale : ce sont les preuves évidentes d’un manque de soin ou d’un usage intensif.
  • Idem si le gainage a été décollé ou si des vis sont abîmées, témoignages d’un démontage hors atelier agréé.

 

Le bon fonctionnement général

Si l’appareil semble en forme, faites quelques photos. Grâce à la visualisation instantanée – écran LCD à l’arrière du boitier -, vous saurez immédiatement si l’appareil photo fonctionne correctement. Mais il est préférable de le mettre à l’épreuve afin de s’assurer que toutes ses fonctionnalités soient opérationnelles.

  • Prendre plusieurs photos sur toutes les cartes mémoires que vous avez emporté avec vous.
  • Modifier les temps d’exposition et l’ouverture à chaque prises de vues. À défaut de mire, collez une carte routière ou les pages d’un quotidien sur un mur et shootez une dizaine d’images à différents diaphragmes et différentes distances (entre 2 et 5 mètres), en mode ISO auto et si possible, en utilisant un pied.
  • Prendre une série de clichés en mode continu et rafale.
  • Vérifier la mise au point. Certains boîtiers connaissent des problèmes de mise au point avec le temps.
  • Si vous avez plusieurs objectifs, je vous conseille de répéter les opérations précédentes avec chacun d’entre eux.
  • Tester le retardateur et le flash, ainsi que tous les accessoires que vous emportez.
  • Vérifier que toutes les pièces de l’appareil et les objectifs sont correctement vissés.

Pour une transaction entre particuliers, les choses sont plus compliquées car en l’absence de garantie, tout problème détecté plus tard renverra au SAV où les factures sont lourdes. Cependant, sur les reflex modernes, les pannes sournoises sont rares et la majorité des interventions portent sur des pannes franches ou sur des problèmes de calage d’AF ou de miroir.

 

Déceler de la poussière sur le capteur

Le contrôle du capteur est plus délicat. Il ne se fait surtout pas par un examen visuel, fut-ce avec une loupe mais, une fois encore, en prenant une photo !

Chargé en électricité, le capteur d’un reflex numérique attire la poussière, notamment lorsqu’il est exposé pendant le changement d’un objectif. Tout le monde n’a pas la chance de travailler avec plusieurs boîtiers pour limiter le risque de salissure, et éviter au maximum ces manipulations d’objectifs.

Et malheureusement, toute tâche ou trace de poussière sur le capteur apparaîtra sur chaque image, pour peu que la mise au point soit faite à partir de f/8. Alors, bien évidemment, il est possible d’éliminer ces tâches grâce au logiciel de retouche, mais vous risquez d’y passer des heures.

Certains reflex, plus modernes, possèdent des systèmes de nettoyage automatique, qui font vibrer le capteur pour en débarrasser les salissures. Leur efficacité est variable, comme vous vous en apercevrez à l’usage.

Donc, si vous souhaitez acheter un reflex d’occasion, autant choisir un modèle sain, de ce côté là.

Pour contrôler la propreté du capteur, choisissez un moment où vous pouvez transférer les images sur un ordinateur. Et suivez cette procédure :

  • Réglez le mode de mise au point sur manuel – priorité ouverture – et réglez la mise au point à l’infini. Entre f/11 – f/22.
  • Photographiez une page blanche, ou un ciel uniforme.
  • Prenez une photo et transférez-la sur l’ordinateur.
  • Examinez-la minutieusement en l’agrandissant à 100%.
  • Si des traces – points noirs – apparaissent, le capteur doit être nettoyé.

En l’absence d’ordinateur, vous pouvez appliquer la même procédure en inspectant l’image sur l’écran arrière du boitier, en utilisant la fonction loupe. Mais c’est moins pratique, et peut-être moins efficace !

 

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De la poussière, est-ce grave ?

Un achat remis en cause ?

Est-ce que cela remet en cause l’achat du reflex ? Oui et Non. Les petites poussières s’enlèvent à la soufflette. Les salissures grasses peuvent nécessiter le retour en SAV.  A vous de juger !

  • Oui, si l’offre est abondante sur le marché de l’occasion. Et que le prix demandé semble excessif de ce fait. Autant ne pas s’embêter et partir sur une autre proposition.
  • Non, si le prix est raisonnable et revue à la baisse.

 

Nettoyer le capteur

Le nettoyage du capteur est une manoeuvre délicate qui exige le plus grand soin. Les rayures issues d’un nettoyage à la hussarde ne s’éliminent que par remplacement du capteur, opération généralement facturée 50% du prix d’un appareil neuf. Je n’en dis pas plus sur l’attitude à adopter en pareil cas. La plupart des photographes préfèrent confier le traitement à un professionnel, et il est conseillé de suivre leur exemple.

Mais il est possible de le faire soi-même. Attention, un capteur endommagé peut rendre l’appareil inutilisable, et nécessiter une réparation coûteuse. Nettoyez-le uniquement si vous êtes certain de la présence de poussière. Dans beaucoup de cas, il est possible de déloger la poussière avec un pinceau soufflant ou une sorte de poire sans toucher la surface.

Si vous souhaitez nettoyer le capteur vous-même, voici la marche à suivre :

  • Installez-vous dans un espace clos.
  • Vérifiez que la batterie est bien chargée, pour maintenir le fonctionnement de l’appareil tout au long de la manipulation.
  • Utilisez un pinceau antistatique spécial optique et/ou une poire. Bannissez les bombes à air comprimé, qui projettent parfois des gouttelettes sur le capteur.
  • Dévissez l’objectif et sélectionnez l’option «Verrouiller miroir/nettoyage» présente dans le menu du reflex. Si le modèle ne possède pas cette fonctionnalité, réglez le temps d’exposition sur «B».
  • Enclenchez l’obturateur pour maintenir le miroir en position relevée et dégager le capteur. C’est la raison pour laquelle la batterie doit être chargée : le miroir ne doit pas s’abaisser alors que vous êtes en train de nettoyer le capteur.
  • Soulevez l’appareil et dirigez la baïonnette vers le bas pour faire tomber les poussières et éviter que de nouvelles particules se déposent.
  • Otez prudemment la poussière avec le pinceau et/ou dirigez quelques bouffées d’air vers le capteur.
  • Eteignez l’appareil pour abaisser le miroir et replacez l’objectif.
  • Procédez au test détaillé précédemment pour vérifier que la poussière a bien été éliminée.

 

Occasions certifiées Nikon ?

Envie d’acheter du matériel Nikon d’occasion sans ris­quer de vous faire avoir ? Rendez-vous pour cela sur le Nikon store (store.nikon.fr) où vous trouverez tout un ensemble de boîtiers, objectifs et flashs certifiés. Ces produits, explique le fabricant, sont contrôlés avec soin de manière à répondre aux exigences Nikon. Tous les produits d’occasion sont méticuleusement nettoyés et toute pièce défectueuse est remplacée par une pièce Nikon d’origine, dont cer­taines peuvent éventuellement être également d’occasion (par exemple, une usure mineure du boîtier).

Tous les produits d’occasion font l’objet de tests rigoureux et incluent tous les accessoires d’origine. Ces pro­duits bénéficient d’une garantie de 6 mois. Dès lors que vous avez repéré le matériel de vos rêves, il faut faire vite, car les stocks sont forcément limités et régulièrement actualisés.

À noter: la livraison est gratuite, comme pour les matériels neufs.

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a bien aidé, si vous souhaitez acheter un reflex d’occasion. N’hésitez pas à aimer et partager cet article.  Parlez en autour de vous, cela fait toujours plaisir !

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